Rio - note-文本歌词

Rio - note-文本歌词

Elissa Lauper
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Je ne voulais pas qu’on s’appelle tous les jours. Je ne voulais pas qu’on s’appelle tout court à vrai dire… Loin de moi l’envie de fuir le son de ta voix, au contraire, je l’aime ta voix, j’en tremble de ta voix. Mais être dans l’attente de tes appels aurait été plus difficile à supporter que de ne rien attendre du tout, et de m’y tenir jusqu’à ton retour. On ne s’est donc pas appelé, pas une seule fois. Mais on s’est écrit. Tous les jours. Plusieurs fois par jour même. Et ça, je ne m’y attendais pas, je tombais de haut. Des centaines, des milliers de mots que l’on échangeait, comme si chacun avait peur de chuter subitement dans l’oubli de l’autre. Tes mots, je les attendais avec impatience, je déroulais devant eux le tapis rouge. Dès qu’ils apparaissaient, ils se faisaient aspirer par mes yeux et s’engouffraient au plus profond de mon être. Tes messages étaient sucrés, tendres comme de la guimauve. Ils caressaient mon coeur, assouvissaient ma soif d’amour. Je les lisais, les relisais. Je m’y suis noyée, j’en perdais la tête, j’en perdais le sommeil. Je ne pensais pas pouvoir autant manquer à quelqu’un et je ne pensais pas que quelqu’un pouvait autant me manquer. Ton absence en guise de compagnon, j’avais mes pupilles rivées sur mon téléphone, constamment. J’essayais d’anticiper le moment de la prochaine sonnerie, que j’associais maintenant à la sonnerie de ma ration de tendresse. Et quand il n’y en avait pas, je faisais des allers-retours entre ma chambre et la cuisine, cherchant désespérément de l’affection dans un petit carré de chocolat noir ou dans un pot de confiture de fraise entamé, que je finissais à la cuillère, le regard dans le vide, pensant à ce que nous devenions. Et puis, vint le soir de ta déclaration, celle que tu m’as faite à des centaines de kilomètres de moi. Je t’imaginais me les dire, ces mots, les yeux dans les yeux. Ils semblaient prématurés mais si éternels. Je versais quelques larmes d’émoi, de joie et quelque part, j’en pleurais aussi de mélancolie. Parce qu’on ne vit ça qu’une seule fois dans sa vie, dans la mienne en tout cas, j’en suis certaine. J’étais émue à ne pas savoir quoi te répondre, parce que mes mots ne me suffisaient plus, ils perdaient tout leur sens. Parce que la seule réponse qui avait du sens était celle de te serrer tout contre moi. Mais tu n’étais pas là. Éternelle prudente et suspicieuse que je suis face aux beaux garçons, intelligents et trop attentionnés, je ne pouvais m’empêcher de me demander : pensais-tu vraiment tout ce que tu m’écrivais ? Tu me disais qu’on allait parcourir le monde, ensemble, main dans la main, coeur contre coeur. Que tous ces paysages que tu m’envoyais en photo, on les verrait à deux c’est promis, c’est certain, tu m’y emmèneras. Le temps n’existerait plus, il se fondrait sous notre peau.